Blog de Joël Gombin

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Posts Tagged ‘sociologie électorale’

Quelques éléments sur le vote FN dans le Vaucluse et en PACA

Posted by joelgombin sur 19 Mai 2010

La section du Vaucluse du PCF m’a invité à participer, avec le sociologue et élu communiste Alain Hayot, à une soirée d’étude sur le vote Front national dans le Vaucluse hier 18 mai à Sorgues.

J’avais préparé une présentation Powerpoint (enfin, techniquement, Open Office ;)) que, pour des raisons techniques, je n’ai pas pu présenter. Alors j’en fais profiter mes lecteurs ici ! Je précise que c’était un canevas pour une présentation orale, et je n’ai pas le temps en ce moment de l’étoffer.

Pour en savoir plus, on pourra se reporter à mon mémoire de M2 ainsi qu’à mon chapitre dans l’ouvrage que j’ai codirigé avec Pierre Mayance, « Droit(es) aux urnes en région PACA ! ». On lira également avec intérêt, dans le même ouvrage, le chapitre signé par Christèle Marchand.

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Un peu d’auto-promo

Posted by joelgombin sur 24 mars 2010

En période d’élections, les spécialistes de sociologie ou géographie électorales sont souvent sollicités par les médias. C’est souvent frustrant mais cela donne aussi l’occasion de donner un peu de visibilité à ses recherches…

Ces derniers temps, j’ai ainsi pu intervenir à plusieurs reprises pour commenter les résultats des élections sur France 3 Picardie (visible ici encore quelques jours, ici et ). J’ai également été sollicité pour un reportage intéressant de Mediapart consacré au vote FN dans le Nord des Bouches-du-Rhône (hélas réservé aux abonnés). Enfin, l’Humanité d’aujourd’hui consacre une pleine page aux électeurs du FN à Marseille, pour laquelle j’ai été (longuement) interviewé (UPDATE : j’ai mis le lien vers le site de l’Huma, et je constate que je suis aux côtés de ma collègue et amie Céline Braconnier :)).

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

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Parution de « Droit(es) aux urnes en région PACA ! »

Posted by joelgombin sur 14 janvier 2010

Je suis heureux de vous annoncer la parution d’un ouvrage en codirection avec Pierre Mayance, intitulé « Droit(es) aux urnes en région PACA ! L’élection présidentielle de 2007 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur » et paru chez L’Harmattan (décembre 2009, ISBN : 978-2-296-10897-4 – 2010 – 300 pages, prix éditeur : 28€).

Si vous le souhaitez, vous pouvez me contacter afin de commander un exemplaire à prix auteur (-30 %).

Quatrième de couverture : L’élection présidentielle de 2007 a consacré la victoire de Nicolas Sarkozy non seulement au plan national, mais aussi en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région dans laquelle le candidat obtint près de 62 % des suffrages exprimés au second tour.

Comment une région héritière du Midi rouge, autrefois fortement ancrée à gauche, est-elle devenue un fief de la droite et de l’extrême-droite ? Quelles sont les logiques d’organisation territoriale du vote ? Quelles en sont les logiques sociales ?

En proposant une analyse rigoureuse des résultats électoraux, éclairés par de nombreuses données sociodémographiques, les auteurs de cet ouvrage mettent en perspective les profondes mutations sociopolitiques qu’a connues la région PACA depuis le début des années 1980. Ils remettent aussi en cause un certain nombre d’idées reçues : les mondes ruraux ne sont pas nécessairement conservateurs ; Nicolas Sarkozy n’a pas gagné grâce aux classes populaires ; les Alpes-Maritimes ne sont pas uniformément conservatrices…

Les auteurs : Laurent Chalard, Cécile Crespy, Jean de Pena, Abel François, Christine Fauvelle-Aymar, Joël Gombin, Christèle Marchand-Lagier, Pierre Mayance, Loïc Le Pape, Pierre-Olivier Salles, Aurélia Troupel et Patricia Vornetti.

Joël Gombin est doctorant et ATER en science politique à l’Université de Picardie Jules Verne et membre du CURAPP.

Pierre Mayance est doctorant en science politique à l’Université Paris-Dauphine et membre de l’IRISSO.

Sommaire :

Introduction :
L’espace politique régional.
Joël Gombin, Pierre Mayance

PACA : Des mondes ruraux à contre-courant ?
Joël Gombin, Pierre Mayance

Un vote aux marges de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Spécificités et recompositions électorales dans les départements alpins.
Cécile Crespy, Loïc Le Pape

Qu’est la gauche devenue ?
Comprendre les dynamiques électorales des Alpes-Maritimes.
Jean De Pena, Pierre-Olivier Salles, Aurélia Troupel

Que sont les électeurs du Front national devenus ?
L’extrême droite, la droite et les autres en région PACA.
Joël Gombin

Abstention et vote Front National en PACA :
Approches sociodémographique et politique de deux faits électoraux durables.
Christèle Marchand-Lagier

Le vote d’extrême droite dans les aires métropolitaines de Marseille et de Nice :
Une géographie électorale pérenne.
Laurent Chalard

La présidentielle 2007 dans les zones urbaines sensibles de PACA.
Christine Fauvelle-Aymar, Abel François, Patricia Vornetti

Post-scriptum.
Pour une étude des configurations politiques locales.
Joël Gombin, Pierre Mayance

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Elections US, J-6

Posted by joelgombin sur 29 octobre 2008

Les Américains votent dans moins d’une semaine. Tous les sondages, qu’ils portent sur le « vote populaire » ou qu’ils prennent en compte les grands électeurs, donnent Obama gagnant, même s’il est vrai que l’écart est moins spectaculaire qu’il ne l’était il y a quelques jours. Pourtant, beaucoup de gens s’interrogent sur les chances réelles de gagner d’Obama (au-delà de sa capacité à échapper à un assassinat), en particulier à cause du facteur racial.

Une étude menée par des chercheurs de UCLA et de Stanford permettent d’apporter des éléments de réponse à cette question. Il s’agit d’une étude par panel (c’est-à-dire qu’on a réinterrogé le même échantillon d’électeurs à plusieurs reprises dans le temps), d’une ampleur assez impressionante : 20.000 enquêtés, six vagues, depuis décembre 2007 jusqu’à après les élections du 4 novembre. Cette méthodologie nous permet d’en apprendre beaucoup sur l’évolution des préférences affichées des individus au fil du temps, sur le rôle de la campagne, etc. Une partie de l’étude est dédiée à la question de « l’antipathie raciale » envers les Afro-Américains, le but évident étant de mettre celle-ci en relation avec les préférences politiques déclarées. Cette antipathie raciale est mesurée à partir de questions sur les allocations dont bénéficient les Noirs, la discrimination positive, la comparaison avec d’autres minorités ethniques, etc (le détail des questions peut être trouvé à la page 107 de ce livre).

L’impact de ce rapport à la race semble important, comme le soulignent les auteurs de l’étude : il existe un lien fort entre antipathie raciale et choix entre Obama et Hillary Clinton à la primaire parmi les électeurs enregistrés comme démocrates. Plus l’antipathie raciale est forte, moins les électeurs démocrates se portaient vers Obama.

On se souvient que les commentateurs ont beaucoup dit que ces électeurs blancs quelque peu racistes qui avaient choisi H. Clinton préfèreraient voter McCain plutôt qu’Obama. Cela concernait, d’après l’étude, pas moins de 31 % des électeurs qui avaient choisi Clinton dans la primaire.

Là où ça devient intéressant, c’est qu’on apprend que seuls 19 % de ces électeurs (les 31 %) continuent à tenir ce discours aujourd’hui. Plus des deux tiers déclarent qu’ils voteront Obama. Cette donnée suggère que le cours de la campagne, et notamment le fait que le focus se soit déplacé de l’affrontement au sein des démocrates à l’affrontement entre démocrates et républicains, a renforcé le poids des allégeances partisanes, de sorte que chacun revient à son camp initial. Cela confirme ce que j’ai déjà écrit ici concernant le poids de l’identification partisane aux Etats-Unis et le rôle des campagnes électorales (ici, ici et ici). On est là en plein Lazarsfeld !

Autre enseignement, dans le choix entre Obama et McCain, l’attitude à l’égard des Noirs joue également un rôle important. Mais cela est contrecarré par le rôle de l’identification partisane : un Démocrate qui a un niveau assez élevé d’antipathie envers les Noirs a plus de chance de voter Obama que McCain… Au final, je ne suis pas sûr que l’attitude raciale joue un rôle autonome : un électeur qui s’identifie au parti républicain qui a un haut degré d’antipathie raciale envers Obama a de toute façon peu de chance de voter Obama simplement en raison de son identification partisane… Autre élément, depuis Kennedy, l’alignement partisan est déjà pour bonne partie lié à l’attitude envers les Noirs et la question des droits civiques.

Dernier élément qu’on peut retenir de cette étude : les auteurs essaient de mesurer le poids de la couleur de peau d’Obama en demandant aux enquêtés si la couleur d’Obama était un facteur de leur décision. C’est à mon avis une très mauvaise manière de s’y prendre : les raisons des choix des individus sont tout sauf transparentes. Les éléments précédents me semblent plus pertinents et instructifs. Les auteurs essaient de plus d’estimer la proportion d’électeurs « racistes honteux », dont la décision est prise sur la base de la couleur de peau d’Obama (soit pour voter contre lui, soit en sa faveur) mais qui ne le reconnaissent pas. Ils mettent en place pour cela une méthode d’enquête qui peut paraître astucieuse mais dont je me méfie, car elle rend possible pas mal de perturbations indépendantes de ce qu’on cherche à mesurer (voir le texte pour les détails). Il en ressortirait que ce sont davantage les noirs que les blancs qui votent en fonction de la couleur de peau d’Obama, et que l’âge (élevé) de McCain serait un facteur de choix plus puissant que la couleur de peau d’Obama. Mais, encore une fois, demander aux gens (même indirectement) pourquoi ils votent comme ils le font ne présente à mon sens qu’un intérêt limité dans le cadre d’un sondage : les causes (sociologiques) du vote sont plus intéressantes à rechercher que les raisons (« psychologiques » ou en tout cas alléguées par les individus), qui sont surtout des justifications post hoc.

Au final, mon pronostic est qu’Obama devrait gagner, mais avec une marge plus réduite que celle qu’on lui promet aujourd’hui. Ce ne serait pas une spécificité de cette élection : on observe le plus souvent un écart plus restreint entre les candidats dans les urnes que dans les sondages qui précédent immédiatement le vote.

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Intentions de vote et formulation des questions

Posted by joelgombin sur 29 septembre 2008

Lors de chaque campagne électorale, les mêmes questions resurgissent : les sondages sont-ils un indicateur fiable des intentions de vote des citoyens ? Permettent-ils de prédire avec un niveau élevé de fiabilité le résultat des élections ?

La campagne étatsunienne actuelle n’échappe pas à ces interrogations. Au-delà de toutes les critiques, internes et externes, que l’on peut adresser à l’exercice sondagier (et qui ont été remarquablement synthétisées dans l’ouvrage de Patrick Lehingue, Subunda), une étude de l’université du New Hampshire (via le blog du CSDP) montre que la formulation des questions, même d’une question apparemment aussi simple que « pour qui voteriez-vous si l’élection avait lieu aujourd’hui ? », la formulation des questions donc influe sur les réponses obtenues à cette question. Dans le cas présent, deux formulations différentes (“Suppose the 2008 presidential election was being held today and the candidates were John McCain and Sarah Palin, the Republicans and Barack Obama and Joe Biden, the Democrats, who would you vote for?” et “Thinking about the presidential election in November, would you vote for Republicans John McCain and Sarah Palin … Democrats Barack Obama and Joe Biden … someone else … or haven’t you decided yet?”) étaient proposées à deux moitiés de l’échantillon interrogé. Les scores attribués à Obama et McCain ne varient pas significativement ; en revanche, de la première à la deuxième formulation, le nombre d’indécis passe de 8 à 20 %. Pas négligeable dans le cas d’une élection serrée…

L’idée sous-jacente à cela, comme le rappellent Gary King et Andrew Gelman, c’est que les campagnes électorales renforcent les convictions des électeurs plutôt qu’elles ne les modifient, comme on le sait depuis le travail de Lazarsfeld, The people’s choice (1948). Les aléas d’une campagne peuvent bien modifier les préférences de court terme, à long terme (c’est-à-dire plus on approche du jour de l’élection) les citoyens reviennent vers leurs préférences ‘initiales’ ou ‘normales’ (en fonction de leur position sociale, de leur identification partisane, etc.). Cela explique la très grande stabilité observée du vote, malgré « l’écume des jours » que constituent les campagnes électorales (et qui finalement n’intéressent vraiment que les acteurs du jeu, journalistes, politiques, commentateurs…).

Par ailleurs, l’idée selon laquelle les réponses aux sondages sont très sensibles à la formulation des questions est ancienne, et a notamment été illustrée empiriquement dans l’ouvrage dirigé par Gérard Grumberg, Nonna Mayer et Paul Sniderman, La démocratie à l’épreuve. De quoi sérieusement relativiser le crédit accordé à ce typde de données, que ce soit dans la sphère publique ou – plus encore – dans le monde scientifique.

Bibliographie :

Gérard Grunberg, Nonna Mayer, et Paul M. Sniderman (dir.), La démocratie à l’épreuve : une nouvelle approche de l’opinion des Français, Paris, Presses de Sciences Po, 2002.

Patrick Lehingue, Subunda : coups de sonde dans l’océan des sondages, Bellecombe-en-Bauges, Éd. du Croquant, 2007.

Andrew Gelman and Gary King , »Why are American Presidential Election Campaign Polls so Variable When Votes are so Predictable? », British Journal of Political Science, Vol. 23, No. 1, pp. 409-451, October 1993. Available at SSRN: http://ssrn.com/abstract=1084120

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